L’expression directe, grands principes et grandes peur des dirigeants de voir les salariés se mêler de tout n’a finalement laissé que le nom du Ministre du travail de l’époque : Jean Auroux.
Ainsi, conformément à la loi du 4 août 1982 « les salariés bénéficient d’un droit à l’expression directe et collective sur le contenu et l’organisation de leur travail ainsi que sur la définition et la mise en oeuvre d’actions destinées à améliorer les conditions de travail dans l’entreprise ».
Une fois posée ce cadre la réalité est bien morose et depuis 1982 cette expression est restée bien timide.
On pouvait s’attendre avec le développement des intranets sociaux et des réseaux sociaux d’entreprise à ce que cette expression devienne plus facile, plus abordable d’un point de vue économique comme organisationnelle et plus transparente mais là encore cette expression demeure particulièrement silencieuse ! On peut y voir le manque d’engagement des RH ou leur manque de confiance à se saisir de telles opportunités pour revitaliser le lien social et trouver de nouvelles marges de performance sociale par ce biais.
Pourtant lier les deux permettrait de donner une vraie dynamique de dialogue et performance alors essayons d’imaginer quelques pistes de mise en œuvre.
Objectifs
Trop souvent le réseau social n’a pas d’objectifs ou des objectifs très vagues alors que l’expression directe se focalise sur l’amélioration des conditions DE et DU travail. Il s’agit donc de créer des communautés autour de sujets identifiés par chaque entreprise comme étant problématique ou à fort enjeu dans ce domaine, de les décliner de manière pragmatique afin de trouver ensemble par l’expression collective des propositions d’amélioration.
Un objectif indirect est de recréer du lien et liant social entre les différentes populations qui composent le corps social d’une entreprise.
Moyens
L’expression directe a échoué en partie du fait des moyens importants nécessaires pour organiser des groupes d’expression d’environ 15 personne, les animer et parvenir à rédiger une synthèse des travaux pouvant alimenter un plan d’action d’améliorations.
Un réseau social bien pensé avec une ergonomie simple qui incite à la participation. Un réseau social qui soit intégré dans l’outil quotidien des salariés, le mail ou l’intranet, afin de faciliter l’expression.
Le réseau social demande de l’animation et cela passe par de bons community managers mais aussi des managers un peu community managers !
En effet ne mettez pas à l’écart vos managers sous prétexte que le réseau social c’est la désintermédiation mais permettez leur de jouer un rôle intéressant et de trouver leur place dans cette démarche.
Ainsi certains peuvent animer des groupes en présentiel à différentes phases de la démarche, préparation, déroulement ou mise en œuvre des actions en assurant une synergie avec la plateforme sociale. D’autres peuvent animer en ligne avec les mêmes consignes et une formation en community management et le support d’un community manager à plein temps pour l’ensemble du projet.
Vous pouvez aussi développer des communautés pour les managers afin de leur permettre de s’exprimer et de se professionnaliser dans ce nouveau rôle.
Enfin si l’expression directe n’a pas fonctionné depuis son début c’est que ni les dirigeants, ni les managers ni les syndiqués n’étaient moteurs. Rien ne changera si vous ne trouvez pas la clef pour démarrer la mécanique de l’engagement de ces 3 parties ou au moins ne pas en faire des freins.
Transparence
La transparence se prépare avec des règles claires sur les différents process que vous allez mettre en place et vos engagements. Vous devez créer de la confiance pour espérer une participation suffisante pour faire bouger les lignes de l’entreprise.
Le réseau social va vous permettre de récolter rapidement de débattre, faire émerger de nombreuses idées, identifiées les plus populaires ou attendues mais aussi tenir les parties prenantes au courant du déroulement du projet et donner du sens à cette démarche qui trop souvent se limite à un catalogue d’actions qu’il faudrait entreprendre.
Aller plus loin et sur les actions retenues mettez en ligne le tableau de bord permettant de suivre l’état d’avancée puis les résultats des actions.
Il y a bien d’autres points à aborder comme la préparation en amont de ce dispositif, les relais de communication, la place des partenaires sociaux et des instances mais vous devriez savoir à la fin de ce billet si cette démarche peut s’appliquer avec intérêt pour votre entreprise ou non.
Ensuite le conseil que je peux vous donner c’est oser commencer même sur un périmètre réduit et ne pas hésiter à nous solliciter !