Question embarrassante mais cruciale sur le rôle des RH et la réponse conditionne les politiques et stratégie qui seront mises en place.
Dans certaines entreprises les RH sont alignés sur la fonction et les objectifs business qui peuvent se résumer à accroître le chiffre d’affaires et la rentabilité de l’entreprise.
On peut toujours utiliser la novalangue et des éléments de langage mais dans le fond le salarié devient alors avant tout une variable d’ajustement car son coût est souvent important.
On cherchera alors à développer la productivité des salariés souvent en cherchant à réduire le nombre d’absences pour maladie, congés, retards… Quitte à aggraver la situation et développer du présentéisme. L’autre levier sera de rechercher des gains dans l’optimisation des process par le lean management ou le recours à l’automatisation de certains de ces process.
Dans ce contexte l’arrivée de l’intelligence artificielle va avoir un effet similaire dans de nombreuses entreprises à celle de l’arrivée des machines dans l’industrie : une destruction massive d’emploi.
Historiquement ce fut le cas en Angleterre avec les métiers à tisser ou plus tard dans . Rappelons-nous à ce propos que cette destruction d’emplois avaient fait naitre un mouvement de contestation violent connu sous le nom de luddisme pour nous alerter sur les conséquences sociales à court terme.
Les hypothèses sont très larges concernant l’impact de la montée en puissance de l’IA dans les entreprises mais on peut donner comme repère une destruction allant de 10 à 50% des emplois.
Dans son rapport sur « Le futur des emplois », le World Economic Forum annonce que la « quatrième révolution industrielle » permettrait la création de 2,1 millions d’emplois nouveaux en cinq ans, mais aussi la destruction de 7,1 millions de postes « en raison des sureffectifs, de l’automatisation et de la désintermédiation ».
La théorie de la destruction créatrice de Schumpeter ne pouvait prévoir une telle accélération dans le basculement des activité par automatisation ou désintermédiation laissant la possibilité aux perdants de passer indépendant par obligation, vivre de petits boulots ou tenter une reconversion souvent difficile car nécessitant d’acquérir des compétences nouvelles et non évoluer par un simple glissement.
Notre modèle social actuel est incapable de digérer une hausse du chômage de cette envergure sans exploser et amener à revoir complètement notre système de retraite, de protection sociale…
Les RH sont-ils concernés et peuvent-ils avoir un rôle dans ce scénario en tentant d’agir pour lier économique et social dans une vision ou le social n’est pas sacrifié au tout économique ?
Sont-ils de simples exécutants de politiques décidés par les directions ?
Peuvent-ils s’appuyer sur le corps social pour développer de nouvelles sources de performances ?
Peuvent-ils concilier utilisation de l’Intelligence artificielle et performance sociale tout en étant garant de l’éthique de ces politiques ?
Peuvent-ils élaborer un autre scénario conjuguant intelligence sociale et artificielle ?
Ces questions sont au cœur de la #RevolutionRH qui nous attend.